Monsieur le Président,
Permettez-moi tout d’abord de vous dire combien nous sommes heureux de vous retrouver à la Région après cette campagne des primaires citoyennes ou nous avons pu vous apercevoir, les uns et les autres, supporter avec plus ou moins de zèle vos candidats respectifs. A ce jeu de zèle, la palme vous revient M. Le Président. Vous étiez partout. Les mauvaises langues disaient même que cela sentait bon le ministère en cas de victoire.
Mais je ne suis pas là pour vous énerver. J’espère que vous n’êtes pas trop déçu par la défaite de votre candidate.
Et je ne doute pas, non pas un seul instant, que vous soutiendrez maintenant avec enthousiasme, conviction, et sincérité le candidat que vous et vos amis qualifiez il y a une semaine encore d’indécis, d’ambigu, d’inexpérimenté, de flou, oui de flou à cacher un loup!
Un autre de vos amis, ancien premier ministre, allant jusqu’à qualifier votre candidat, sans doute affectueusement et pour le conforter de « fraise des bois » et qui représente pour une partie d’entre vous et sans doute maintenant pour l’histoire une gauche molle !
Mais la fête n’aurait pas été totale si les écologistes ne s’en étaient pas mêlés ne s’y étaient pas immiscés dixit votre nouveau leader avec les déboires que l’on connaît. Cela nous prépare une union de second tour là encore totalement artificielle et plein de non-dits.
Alors écouter certains d’entre vous, à gauche, dire que la droite allait être déçue qu’elle en aurait pour ses frais si elle espérait quelques bénéfices de cette primaire et bien moi je vous le dis j’ai vraiment aimé, je n’ai pas été déçu!
Et que dire de votre numéro de dimanche soir, d’embrassons-nous folle ville qui était vraiment parfait.
Alors permettez nous de vous remercier pour toute cette première étape de dé-crédibilisation de votre impétrant, le mot est aussi revenu à la mode.
Et si vous nous y autorisez, j’allais dire chers amis, nous allons poursuivre le travail si bien commencé.
Car, comme vous M. Auxiette, nous croyons que François Hollande n’a pas la stature d’un Président de la République.
Car on ne confie pas l’économie d’un pays, en pleine crise mondiale, à un homme qui n’a pour seule expérience que la gestion du département de la Corrèze département aujourd’hui le plus endetté de France en euro par habitant.
Parce qu’il a gouverné, comme Martine Aubry nous l’a expliqué, sans savoir dire non, en rasant gratis!
Alors si l’on peut se permettre de raser gratis encore un peu en Corrèze c’est impossible aujourd’hui au niveau national et européen car on le paierait cash!
Et si l’agence Moody's a confirmé le triple A à la France c’est bien parce que le Président de la République et le gouvernement ont su prendre les décisions nécessaires au bon moment, décisions rarement populaires mais courageuses parce que nécessaires.
La vérité aujourd’hui c’est que la seule annonce de votre programme s’il ne change pas à l’approche de l’élection présidentielle risque de nous faire perdre cette note. C'est-à-dire que nous serions obligés de payer plus cher le remboursement de la dette.
Nous attendons donc avec gourmandise le temps du langage de vérité, lorsqu’au fil des semaines vous devrez revoir à la baisse vos propositions.
Alors il ne vous restera plus que la caricature pour attaquer votre adversaire.
Mais là encore les arguments seront difficiles à trouver car les attaques sur la droite bling bling ne sont plus d’actualité .Elle est même devenues modeste en comparaison de l’indécent affichage de richesse jusqu’ici bien cachées de Dominique Strauss Kahn (ah les grandes familles) qui, rappelons le, était encore il y a six mois votre leader incontesté soutenu par Martine Aubry. Sans parler de l'agression sexuelle qu'il a commise et qui est aujourd’hui reconnue par la justice Française!
C’est assez dire si les Français doivent se méfier de vos choix.
On ne confie pas non plus les rennes d’un pays qui doit défendre ses intérêts en Europe et dans le Monde à un homme qui commence aujourd’hui seulement un tour d’ Europe alors qu’il nous dit qu’il se prépare depuis 2 ans à la responsabilité suprême. Mais de qui se moque-t-on ?
Oui alors, lorsque nous parlerons du fond, vous aurez beaucoup de difficultés à critiquer celui qui a su réformer en profondeur notre Pays et faire des choix même lorsqu’ils n’étaient pas populaires, si c’était pour le bien de la France et des Français:
- la courageuse réforme des retraites;
- l’autonomie des universités que vous aviez critiquée et qui fait aujourd’hui l’unanimité et qui commence à donner un tout autre cadre de travail à nos étudiants;
- le crédit impôt recherche qui est un véritable succès et qui n’a jamais aussi bien préparé l’avenir de nos entreprises et la préservation de nos emplois;
- la réforme de la taxe professionnelle qui, quoique vous en disiez, a eu pour les entreprises industrielles de notre pays un réel impact positif dans leur compétitivité et donc dans le maintien de l’emploi sur le territoire national;
- le service minimum dans les transports qui permet aujourd’hui de ne pas être paralysés par les mouvements sociaux, je doute que vous reveniez aussi dessus;
- et nous n’avons pas non plus oublié les plus faibles avec, malgré la crise, des finances publiques, la revalorisation sur 5 ans des minima sociaux. Depuis 2008, les allocations familiales sont revalorisées en fonction de l’inflation, soit une hausse de 1,5 milliards d’euros sur cette période.
- 1,3 milliard d’euros supplémentaires sont consacrés à la création de nouvelles places d’accueil diversifiées et adaptées aux besoins des territoires (assistantes maternelles, crèches d’entreprises, micro-crèches…). D’ici la fin du quinquennat, 200 000 places supplémentaires auront été créées.
- et aussi la réforme de l'Etat pour réduire les impôts et la dette;
Voilà tant de sujets que vous ignorez volontairement dans le débat public parce que vous n’etes pas très a l’aise de vous y être opposé en amont.
Si j’ai tenu à ouvrir mon propos par cette introduction de politique nationale, c’est parce que, ayant appris à vous connaître, je n’ai aucune illusion sur le fait que cette enceinte sera votre arrière cour de la campagne présidentielle et que vous ne vous gênerez pas pour argumenter les uns et les autres votre programme.
Et bien sachez que nous sommes prêts, nous aussi, à vous répondre systématiquement.
Affûtez donc vos armes car nous ne vous laisserons plus affirmer aucune contrevérité , aucune caricature , et nous userons aussi de cette tribune pour alerter les ligériens sur le risque que constituerait l’arrivée de la gauche même molle au pouvoir pour notre économie et nos emplois et le pouvoir d’achat .
C’est non seulement nos convictions, mais c’est aussi notre devoir.
Alors, nos schémas maintenant.
Etions-nous à un mois près? Ne pouvions-nous pas donner un peu de temps au temps afin que ce document soit complet et en tire ainsi une force supérieure?
Vous avez préféré imposer un calendrier qui nécessitait des sessions extraordinaires des départements. C'est oublier qu’ils ne sont pas sous votre tutelle M. le Président.
Vous avez bien voulu me transmettre, à ma demande, Monsieur le Président les réponses des collectivités aux schémas que vous aviez mis à l'ordre du jour de notre dernière session de juin et que vous leur avez adressé cet été.
Si le Conseil général de Loire atlantique vous a répondu, c'est le seul département à l'avoir fait, les autres se réunissent au moment où nous parlons pour la Sarthe et dans quelques jours pour les autres. Pourquoi ne pas avoir attendu leurs réponses?
Sans méconnaître l'importance de l'avis rendu par Laval dans le paysage régional, je n'ai vu aucune réponse des agglomérations de Nantes, du Mans, ni même d'Angers ou de la Roche-sur-Yon.
Je considère votre démarche comme un rendez vous raté et je le regrette. Car ces schémas qui ne sont pas tous obligatoires n’ont de sens que si cette coordination est aboutie.
Car c est bien pour assurer la cohérence des actions que nous les mettons en place, pour éviter les empilements des politiques qui font trop souvent payer deux voire trois fois aux contribuables les mêmes politiques .
Et il y aurait matière à dire sur le fond si vous laissiez le temps à vos partenaires de s'exprimer. Ainsi, et certains d'entre nous le développerons certainement dans la suite de ces débats, le conseil général de Loire-Atlantique demande, que l'action de ces schémas s'effectue dans la complémentarité et non dans l'empilement des dispositifs et des collectivités.
Les conseils généraux de Loire-Atlantique et de Vendée s'émeuvent d'absences en matière économique: plaisance, criées, pêche côtière, pisciculture, ostréiculture. Et même l'agriculture qui n'est pas traitée au plan de l'emploi agricole, de l'installation des jeunes, du maintien de l'agriculture…Je ne vais pas dérouler la liste, mais rien qu'à ces exemple, il parait que la copie est perfectible.
Oui c’est bien au final une occasion manquée de positionner la région comme chef de file en matière de jeunesse, de santé, de développement économique, d'emploi, de formations.
Occasion manquée aussi de rassembler toute votre assemblée derrière ces schémas comme nous l’avions fait à l’occasion du plan de relance régional parce que vous n’avez pas pu vous empêcher de politiser votre démarche en particulier dans votre introduction en laissant quelques paragraphes politiciens et idéologiques aussi caricaturaux qu’inutiles et dans lesquels la critique de l'Etat est faite sans aucune concession.
Je cite: « Il est essentiel de se réapproprier la notion de progrès en lui donnant un nouveau contenu. La crainte de l’avenir, qui serait inéluctablement dangereux et plus sombre, est instillé sans cesse par les tenants de l’ordre de l’ordre établi, par les conservateurs, par ceux qui ont toujours refusé les idées des lumières et de l’humanisme émancipateur. La notion de risque finit par l’emporter sur la capacité à concevoir des avancées humaines et planétaires positives et maîtrisées, ce qui revient à contester l’idée même de progrès collectif, renvoyant chacun à son sort individuel. »
A moins que ce paragraphe ne soit en réalité destiné à de vos amis écologistes. Ecologistes conservateurs qui refusent Notre Dame des Landes,
Ou encore lorsqu’ils s’opposent, on croit rêver, aux éoliennes de prototypes que souhaite mettre en place Alsthom au port du Carnet. Voilà mes chers collègues en effet que les chantres des énergies renouvelables s’opposent aujourd’hui à cette installation au prétexte que quelques chauves souris de Brière pourraient y perdre la vie ! Et voilà que des recours ont été déposés et bloquent aujourd’hui cet important projet pour notre Région.
On critique le Président de la République qui n’autorise dans un premier temps qu’un champ d’exploitation et on empêche ensuite la réalisation du projet. On croit rêver !
C’est tout le paradoxe des écologistes qui me fait dire que le nucléaire a encore de beaux jours devant lui.
Le contexte institutionnel « plus contraint » fait ensuite l’objet dans votre document de récriminations contre l’Etat : « réduction des marges de manœuvre liée au gel triennal des dotations de l’Etat. Et « plus de lien fiscal direct avec les ménages ». Heureusement donc, la région ne peut encore accentuer la pression fiscale sur les ménages. Elle devrait d'ailleurs être heureuse du gel des dotations de l’Etat qui, si l’impôt était dynamique se traduiraient en période de crise par une baisse des ressources. Baisse que subit d’ailleurs l’Etat et qu'il ne répercute pas sur les régions.
Le développement durable est ensuite placé selon votre expression "au cœur des politiques publiques régionales", mais sans un mot pour le Grenelle de l’environnement dont nous venons de fêter le 4ème anniversaire. D’ailleurs la question de l’énergie ne figure nulle part dans ces schémas.
Quelle contradiction entre une introduction rejetant l’Etat et le premier schéma, celui des jeunesses ou chaque mesure proposée est en « partenariat » ou en « co-pilotage » avec l’Etat par exemple pour le service public de l’orientation (page 5) ou (page 59) un premier plan spécifique des réussites éducatives pour les jeunes en situation de handicap (préfecture rectorat DRAAF ARS).
Un rendez-vous manqué encore avec la réalité Monsieur le Président, oui de mettre en phase les réalités régionales avec la crise économique qui est expédiée en 4 lignes dans le propos introductif de vos schémas dont d'ailleurs le contenu est inchangé depuis le mois de juin, comme si la crise économique croissante n'appelait aucun ajustement des politiques régionales.
Mais il est vrai, comme le souligne le propos critique du CESER que vos schémas ne sont pas chiffrés et qu'ils renvoient à des rendez-vous ultérieurs la question du financement, du tour de table sur les coûts de tous ces projets, la priorisation de ceux-ci, sauf à penser que tout puisse être lancé sans délai.
Faut-il rappeler que la dette régionale est considérable, que les marges de manœuvre de toute l'Europe, et donc aussi de notre région, sont contraintes. Que la note de notre région est conditionnée par la capacité à maîtriser nos investissements? Négligez-vous, comme vous le faite pour nos alertes répétées, la demande du CESR de revisiter votre programme dès le débat d'orientations budgétaires dans un mois?
Un rendez-vous manqué aussi avec la simplicité , je l'indiquai en début de mon propos en citant le conseil général de Loire atlantique: quelle lourdeur concernant le dispositif de suivi du schéma relatif à la jeunesse: CRJ, conférence des acteurs des jeunesses, création d’une conférence régionale de l’enseignement supérieur au sein du CCRRDT, activation des instances existantes CAEN, CCREFP c’est tellement compliqué qu’il faut un graphique d’ailleurs incompréhensible (page 97) pour pouvoir représenter cet enchevêtrement.
L'économie n'est pas mieux lotie avec des structures qui s’empilent : une conférence régionale annuelle de l’économie et de l’emploi durable, et un comité régional plus restreint qui s’ajoutent à la COPIRE au CCRRDT, au CRT, au CCREFP, à l’ORES, au CARIF-OREF.
Décidément, vous nous conforter d’avoir soutenu la réforme territoriale qui se justifie chaque jour un peu plus.
C’est le dernier point de mon intervention car en effet ces schémas se moquent bien de la réforme territoriale et c’est un mauvais signe républicain que vous adressez au Ligérien.
Cette réforme n’est pas à ce jour abrogée parce que comme je l’ai dit dans mon propos introductif vous n'avez pas encore gagné l'élection Présidentielle.
Et donc il est de votre responsabilité de ne pas entretenir le doute sur l’application que vous ferez de cette réforme si vous échouez dans votre reconquête du pouvoir en Mai prochain.
Voilà mes chers collègues, monsieur le Président
Vous l’aurez compris nous pensons que vous avez raté par votre précipitation un rendez-vous régional important.
Votre méthodologie, votre façon de traiter vos partenaires que ce soit l’Etat ou les autres collectivités vous empêche de nous présenter aujourd’hui des schémas sereins, aboutis, assurant à la fois une évaluation financière raisonnable, en phase avec la réalité que nous traversons, mais aussi nous assurant le non empilement des politiques publiques régionales .Rien au final n’est aujourd’hui garanti.
Cette façon de faire, cette méthode de travail nous n’y adhérons pas. Voilà pourquoi nous nous abstiendrons sur l’ensemble de ces schémas.